"Les tarifs" et "la sécurité": voici les enjeux principaux du futur exploitant du port de Saint-Laurent-du-Var

Bernard Leporati est resté 30 ans à la tête du Yacht Club International. Une entreprise qui a pour mission de gérer et d’exploiter le port de Saint-Laurent-du-Var.
Il cédera sa place à un émissaire de la CCI Côte d’Azur, nouveau délégataire à partir du 1er janvier 2026.
La Chambre de commerce et d’industrie CCI Nice Côte d’Azur a été choisie par la Métropole le 11 juillet 2025 pour exploiter le port jusqu’au 31 décembre 2045, qu’en pensez-vous?
Nous n’étions pas candidat. Car avant, les intervenants financiers, c’est-à-dire les actionnaires de la société concessionnaire, avaient versé une fois pour toutes une somme qui correspondait au droit d’usage d’une place du port. Ce système n’existe plus. On aurait dû créer une nouvelle société avec un autre objet qui aurait dû apporter les capitaux nécessaires aux futurs travaux évalués par la CCI à 35 millions d’euros.
La CCI a déjà une expérience dans la gestion portuaire. Il était dans l’objet de la CCI d’aider à des créations d’infrastructures, telles que les gares, les ports et les aéroports pour faciliter le commerce et l’industrie. Aujourd’hui, la CCI est un acteur indiscutable de la gestion des ports. Ce qui peut être un peu surprenant c’est que la CCI avait été écartée de la gestion du port de Nice… Et choisie pour Saint-Laurent-du-Var…
Allez-vous accompagner la CCI dans cette passation?
Je suis à disposition dans le temps du mandat qui reste. Je pense qu’ils ne tarderont pas à s’approcher de nous pour qu’on puisse dialoguer dans le meilleur esprit possible.
À quoi doit s’attacher le prochain concessionnaire?
Les tarifs pratiqués devront être acceptables pour les gens auxquels ils seront destinés. La sécurité sera un point important. Car il y a une forte fréquentation surtout la nuit et le week-end. Il faudra être paré pour que les installations ne soient pas saccagées, que les bateaux ne soient pas vandalisés. Il faudra prévoir du monde et des systèmes de protection.
Quels sont vos plus grands succès à la tête du port de Saint-Laurent?
Je suis relativement fier d’avoir pu organiser le stationnement sur le port. Il profite aux usagers habituels. Ce n’est plus le parking gratuit qui permettait de déposer des voitures ventouses. Le succès commercial du port est largement lié au stationnement. Nous avons mis en place toutes les relations contractuelles entre les usagers du port et le Yacht Club dans le respect du droit public à savoir les contrats d’amodiation pour les plaisanciers et les autorisations d’occupation temporaire pour les commerçants.
Dans quel état laissez-vous le port à vos successeurs?
On a refait les pontons dans les années 2010. On a fait une requalification de tout l’immobilier de commerce car il était en partie irrégulier à cause de certains qui avaient agrandi leur surface sur le domaine public. On a requalifié le quai La Pérouse, puis le môle ouest. Nous avons rehaussé significativement la digue de protection du port en 2022-2023. C’est à ce titre que la Métropole nous doit la valeur non-amortie de tous ces équipements. C’est une indemnité de l’ordre de 12 millions d’euros. Elle est due par la Métropole, mais elle a été transférée au nouveau concessionnaire.
Le port a été entretenu pendant toutes ces années, mais il n’a pas été repensé. Dans un monde idéal, il faudrait un jour refaire la galerie technique. Mais ce serait des travaux énormes. Elle est située derrière les commerces. Ça voudrait dire fermer le port pendant deux à trois mois. C’est quelque chose qui poserait une vraie difficulté.
Nice Matin